Lazare Duvaux

L'interlude de la galerie : Lazare Duvaux
Manufacture de Vincennes, François Boucher (d’après), Le Flûteur, vers 1752–1753, achat d’un exemplaire par Madame de Pompadour chez Duvaux en 1755, Paris, Musée des arts décoratifs (inv. 28601 A)

© Paris, MAD / Jean Tholance

Lazare Duvaux est un des plus fameux marchands du XVIIIe siècle. Sa collection, son goût et sa réputation attirent les plus grands amateurs d’arts décoratifs.
 

Bernard II Van Riesenburgh (B.V.R.B. II), Secrétaire-bibliothèque en marqueterie de bois de bout, livré par Duvaux pour le roi Louis XV à Trianon, 1755, Le Mans, Musée Tessé (inv. 1906.29.66)


Né d’un père marchand bourgeois, Lazare Duvaux devient marchand mercier avant 1741. Il épouse cette année-là Nicolle Boutron, fille d’un marchand de vin privilégié du roi, ce qui lui permet de renforcer sa place dans le milieu des marchands parisiens. Ils s’installent rue de la Monnaie, avant de déménager en 1754 rue Saint-Honoré. Ils y louent à leur confrère Thomas-Joachim Hébert une maison, et y reçoivent leur clientèle à l’enseigne du Chagrin de Turquie. Là les Parisiens découvrent une myriade d’objets précieux : porcelaines importées d’Extrême-Orient ou de Saxe, meubles, laques, boîtes vernies… tous assemblés, imaginés et sélectionnés par Duvaux. Pour les réaliser, il collabore avec les plus grands artisans de l’époque : les horlogers Moisy et Masson, les ébénistes Joseph Baumhauer, Pierre Macret et Bernard Van Riesenburgh, les vernisseurs Martin et Huit. La qualité exceptionnelle de sa marchandise lui permet ainsi de répondre aux exigences élevées de sa clientèle.
 

Manufacture de Vincennes, Paire de vases « à oreilles », du même modèle que ceux vendus par Duvaux à la duchesse du Luxembourg, 1755, Paris Musée du Louvre (inv. OA 10302 et OA 10303)

© 2013 Musée du Louvre / Thierry Ollivier


Cherchant à fournir à ses clients des produits nouveaux, d’une qualité exceptionnelle, Duvaux devient à la fin des années 1740 le principal revendeur de porcelaines de la manufacture de Vincennes-Sèvres. Les amateurs trouvent chez lui de nombreuses pièces de formes, tasses et services complets, mais aussi des groupes sculptés en biscuit, des vases, comme les deux modèles « à oreilles » que la duchesse du Luxembourg acquiert chez lui en 1756, ou encore des tabatières ornées de plaques de porcelaine. 
Il participe également à la création de nouveaux modèles pour sa clientèle, dont certains portent son nom. La manufacture de Sèvres produit ainsi des déjeuners ou des pots-pourris « Duvaux ».

 
Manufacture de Sèvres, Louis-Denis Armand L’Ancien (peintre), Paire de vases à fleurs à dauphins, probablement livrés par Duvaux à Louis XV pour être offerts au comte Moltke de Copenhague, 1757, Londres, Wallace collection (inv. C215-16)

© The Wallace collection

Le Livre-journal de Lazare Duvaux, publié au XIXe siècle, est un témoignage exceptionnel de l’activité de Lazare Duvaux entre 1748 et 1758. Sa marchandise et sa clientèle y sont détaillées, ainsi que les différents services et livraisons qu’’il effectue. Les noms de ses deux clients les plus illustres s’y retrouvent : Louis XV et Madame de Pompadour. Tous deux fervents mécènes de la manufacture de Sèvres, ils commandent à Duvaux de nombreuses pièces, mais également des meubles et objets variés. Le marchand livre ainsi à la marquise un cabinet en laque rouge en 1750, six commodes en acajou en 1753 ou encore des panneaux de papier peint des Indes en 1754. Pour le roi, il fait livrer plusieurs pendules, lanternes et services, dont le fameux « petit service vert » en porcelaine tendre de Sèvres, en 1758.
 
Bernard II Van Riesenburgh (attribuée à), Table de nuit du château de Bellevue, pouvant correspondre à celles livrées entre 1705 et 1756 par Duvaux pour la marquise de Pompadour, vers 1750–1756, New York, Metropolitan Museum of Arts (inv. 1985.313.1)

© Public domain

Marchand réputé à la clientèle particulièrement distinguée, Lazare Duvaux aura fourni parmi les plus belles pièces d’art décoratif de la fin du règne de Louis XV.
 
Bibliography :
Musée Cognac-Jay, La fabrique du luxe. Les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle, 2018, Éditions Paris musées
EXPOSITION CHICS D’INTÉRIEUR  
Prolongation exceptionnelle de l’exposition
Jusqu’au 31 octobre à la galerie Léage
 
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Joseph Dufour, Paysage romain, 1805, collection Carolle Thibaut-Pomerantz

Claude-Étienne Michard, Paire de fauteuils provenant du château de Nointel, vers 1770, Galerie Léage

 
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