Paravent à trois feuilles en tapisserie de la Savonnerie 

France, vers 1800
Manufacture de la Savonnerie
Dessin de la tapisserie « rose à la mosaïque »
Attribué à Jean-Baptiste Blain de Fontenay (1653−1715) Laine

Chaque feuille représente au milieu une rose à la mosaïque, en bas un panier de fruits accompagné de deux écureuils, au-dessus deux guirlandes de fleurs, en haut un panier de fleurs, un perroquet, deux guirlandes de fleurs et deux perroquets perchés sur un listel jaune.

Les premières tapisseries représentant ce dessin et destinées à faire des paravents ont été exécutées dans les Ateliers de Chaillot en 1707. La description de six paravents livrés pour les vestibules du château de Marly par le Garde- Meuble de la Couronne le 30 janvier 1709, le 26 octobre 1709 et le 3 mars 1710 est similaire à celle de ce paravent : 

« Un paravent de six feuilles, couvertes des deux côtés d’ouvrage de laine de la Savonnerie et garni d’un galon d’or cloué : chaque feuille représentant au milieu une rose à la mosaïque sur fond blanc : en bas un panier de fruit accompagné de deux écureuils, au-dessus deux guirlandes de fleurs et fruits au naturel. En haut un panier de fleurs, le tout sur fond bleu, enfermé d’un listel jaune, sur lequel listel sont posés des perroquets verts sur fond pourpre qui règne autour : le paravent haut de 4 pieds un pouce. » 

Manufacture de la Savonnerie 

Introduite en France par le tapissier Pierre Dupont accueilli au Louvre par Henri IV, la technique du tapis au point noué « façon de Turquie et du Levant » prit son essor sous Louis XIII, lorsque Simon Lourdet, un apprenti de Dupont, créa à son tour, sous patronage royal, un atelier dans le bâtiment d’une ancienne savonnerie située à Chaillot. La manufacture, appelée désormais Savonnerie, connut son heure de gloire sous le règne de Louis XIV, sous la direction de Charles Le Brun. Sa production était alors réservée au roi pour l’ameublement de ses résidences ou pour les présents diplomatiques. Un des plus importants et des premiers ouvrages fut l’ensemble de 93 tapis mesurant chacun 9 m de long destiné à la Grande Galerie du Louvre réalisé pendant une quinzaine d’années à partir de 1668 et dont subsiste des témoignages répartis dans divers musées (Musée Nissim de Camondo, musée du Louvre, etc.) Si les principaux ouvrages issus de cette manufacture sont des tapis, celle-ci produit également de nombreuses garnitures de sièges et des paravents. 

Rattachée à la Manufacture des Gobelins dont elle devint un atelier spécial en 1825, elle vint s’installer dès 1826 dans l’enclos des Gobelins où aujourd’hui encore elle poursuit son activité. 

  • Hauteur : 140 cm – 55 inches
  • Largeur d’une feuille : 61 cm – 24 inches

  • Manufacture de la Savonnerie, Écran de cheminée, avant 1703, Aylesbury, collection James A. de Rothschild, Waddesdon Manor (inv. 2359)

  • Manufacture de la Savonnerie, Paravent à deux feuilles, château de Vaux-le-Vicomte

    • Stéphane Casteluccio, Le château de Marly sous le règne de Louis XVI, étude du décor et de l’ameublement des appartements du Pavillon royal sous le règne de Louis XVI, Paris, RMN, 1996, p. 56.

    • Jean Coural, Les Gobelins, Beauvais, la Savonnerie, Paris, 1976.

    • Pierre Verlet, The James A. de Rothschild collection at Waddesdon Manor, The Savonnerie, its history the Waddesdon collection, Fribourg, 1982, p. 325–329.