Lustre en bronze ciselé et doré 

Russie, fin du XVIIIe siècle
Verre bleu, cristal et bronze doré et ciselé 

Il présente deux plateaux en verre bleu. Le plateau supérieur est surmonté et entouré de cristaux taillés et de pampilles qui retombent. Les deux plateaux sont reliés par des branches entre lesquelles sont inscrits, en bronze doré, des motifs de forme ovoïde avec en leur centre, des rosaces ainsi que des cristaux.  De la couronne inférieure, partent les huit bras de lumière entre lesquels sont intercalés des motifs de feuilles de fougère. 

La mise au point du cristal 

La découverte du cristal remonte au XVIIe siècle en Angleterre lorsque l’Amirauté britannique, pour assurer la production des mâts des navires dont elle avait besoin, a décidé d’interdire l’utilisation du bois comme combustible.

Les verriers se tournèrent alors vers d’autres sources d’énergie telles que le charbon récemment découvert et, vers 1675, afin d’accélérer la fusion, l’oxyde de plomb fut adjoint à la composition. À leur surprise, les verriers constatèrent alors que, grâce à cet oxyde métallique, ils obtenaient un verre à l’éclat et à la sonorité exceptionnels. 

Rapidement, d’autres pays comme la Bohème, la France, la Suède, la Belgique ou la Suède, tentèrent de mettre au point un verre aux qualités comparables. 

C’est ainsi probablement dès 1683 que le maître-verrier Michael Müller mit au point le cristal de Bohême grâce à l’ajout de potasse, de chaux et d’oxyde de Manganèse, d’une dureté et d’une brillance forte – le cristal – susceptible d’être taillé comme une pierre précieuse. 

Le cristal taillé 

Si dès l’Antiquité les Égyptiens avaient déjà appliqué au verre les techniques des lapidaires, le verre leur était apparu dès ce temps-là proche des pierres précieuses. La rénovation de cette technique est liée à la cour impériale de Rodolphe II, empereur de la dynastie des Habsbourg qui régna entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. L’empereur était un grand amateur d’arts, de sorte que de nombreux tailleurs de pierres, notamment de cristal de roche, abondant en Bohême, travaillaient pour lui dans la capitale de l’Empire, la ville de Prague, où il résidait. C’est ainsi que naturellement ces artisans appliquèrent leurs techniques au cristal récemment mis au point.

Dès le XVIIe siècle, le volume des importations de verreries de table et d’ornementation fut très important auquel s’ajouta la lustrerie en cristal et de la bijouterie.

Ce lustre semble pouvoir être rapproché de l’œuvre de Johann Zech, artiste originaire de Bohème qui s’était installé à Saint-Pétersbourg et livra de très nombreux lustres pour les palais impériaux russes. 

  • Hauteur : 135 cm – 53 110 inches
  • Diamètre : 115 cm – 45 14 inches

  • Lustre en bronze doré, verre taillé et verre bleu, vers 1790, Suède, collection privée
  • R. Barois, J. Mouclier, Le cristal, Paris, Éditions Armand Colin, 1994.
  • Jonathan Bourne, L’art du luminaire, Paris, Éditions Flammarion, 1992.
  • K.A. Solovre, Russian Lighting 18th-19th Century, Moscow, State Publishing House, 1950.