Paire de flambaux à figures d’homme et de femme portant un cherubin

Hauteur : 42,5 cm – 16 ½ inches

Largeur : 20,5cm – 8 inches

Exemples identiques, collections actuelles :

  • Corneille Van Clève, Flambeaux, vers 1715, Londres, Wallace Collection (inv. F30)
  • Corneille Van Clève, Deux paires de flambeaux, Avignon, musée des Arts Décoratifs Louis Vouland.
  • Corneille Van Clève, Paire de flambeaux, vers 1720, collection particulière.

Exemples vraisemblablement identiques, collections du xviiie siècle :

  • Le 10 novembre 1702, l’orfèvre Nicolas Delaunay livre pour la chambre du Roi à Versailles six grands flambeaux d’argent vermeil doré représentant un homme portant un enfant.
  • En 1708, une deuxième série en vermeil est livrée pour Marly, l’orfèvre ajoutant un pendant sous la forme d’une femme assise.
  • Une paire de flambeaux du même modèle a appartenu à la marquise de Pompadour et figure dans sa succession. Ils furent acquis par son frère, le marquis de Marigny, et on en retrouve la description dans l’inventaire de la vente du marquis de Ménars (Marigny), 4 mai 1782 et jours suivants (provenant de sa sœur la marquise de Pompadour) :

« Une paire de flambeaux, supérieurement exécutés, & dorés d’or mat : le corps représentant un homme & une femme portant chacun un enfant sur leurs épaules. Hauteur 16 pouces. » (Vente Ménars, 18 mars 1782, n° 574 de 363 livres à Juban)

  • Collection Antoine Crozat, vente du 26 février 1772, n° 916.
  • Collection comte Louis ii Phélypeaux de Pontchartrain, vente de 1747.
  • Collection Randon de Boisset, vente du 27 février 1777, n° 266.

    Historique de ces modèles de flambeaux :

  • Dans la tradition de la grande orfèvrerie de Louis xiv, dont le mobilier d’argent était le fleuron et Nicolas Delaunay l’un des orfèvres, la première série de ces flambeaux en vermeil a été livrée le 10 novembre 1702 pour la nouvelle chambre du roi Louis xiv à Versailles par ce même orfèvre : « Six grands flambeaux d’argent vermeil doré représentant chacun pour le corps un homme nu assis sur un balustre […] et portant sur l’épaule un enfant tenant sur sa tête la bobèche ; […] posé sur un pied rond ciselé dessus de godrons tournants. »
  • Dès 1708, une seconde série, également en vermeil, est livrée pour Marly, l’orfèvre ajoutant alors un pendant sous la forme d’une femme assise.
  • Lors de l’inventaire après décès de Delaunay en 1727, une répétition en bronze est décrite.Une paire de flambeaux du même modèle a appartenu à la marquise de Pompadour et figure dans sa succession : « n° 574 une paire de flambeaux, supérieurement exécutés et dorés d’or mat. Le corps représente un homme et une femme portant chacun un enfant sur leurs épaules. Hauteur, 16 pouces. »  Ils furent acquis par son frère, le marquis de Marigny dont on trouve la description dans l’inventaire. »
  • L’attribution du modèle à Corneille Van Clève (1645−1732), beau-frère de Nicolas Delaunay, apparait dès le xviiie siècle. C’est ainsi que Pierre-Jean Mariette (1694−1774) associe le premier son nom à ces objets lors de la vente du comte de Pontchartrain en décembre 1747 :

    « Deux autres grands chandeliers de bronze, de 14 pouces de haut, dans l’un un homme, et dans l’autre une femme, ont chacun sur leurs épaules un enfant qui tient la bobèche du chandelier ; ils ont été exécutés sur les dessins du sieur Van-Cleve » (Vente du comte de Pontchartrain, début 1747, sans numéro de lot).

  • Une paire est décrite dans le catalogue de la vente de M. Selle en février 1761 par l’expert Pierre Remy (1715−1797). Acquise lors de la vente de l’orfèvre Claude ii Ballin (1661−1754) en décembre 1754, elle est alors attribuée à Ballin. Les pieds décrits « en rocaille et moulures » correspondent à la paire sans girandole de la Wallace Collection.
  • En 1772, ce même expert est chargé de procéder à la prisée de la collection Crozat de Thiers. Il décrit alors dans la galerie du rez-de-chaussée de l’hôtel de la place Vendôme une paire aux corps patinés suivant un modèle de Van Clève même si, lors de la vente de cette même collection, il l’attribue à l’Algarde, faisant probablement une coquille.

« Deux magnifiques flambeaux de bronze, composés l’un d’un homme qui tient un enfant sur son épaule ; l’autre, d’une femme aussi avec un enfant ; la bobèche qui est sur la tête de chaque enfant, & le pied qui sert de siège à chaque figure, sont dorés. Ces modèles sont de l’Allegarde » (vente Crozat, 26 février 1772, n°916, 430 livres).

  • L’attribution du modèle à Van Clève d’une paire patinée est confirmée par l’expert Julliot lors de la vente Randon de Boisset en 1777 :

« Deux flambeaux modèles de Van Cleve ; composés l’un d’un homme qui tient un enfant sur son épaule, l’autre d’une femme aussi avec un enfant ; la bobèche qui est sur la tête de chaque enfant et le pied qui sert de siège à chaque figure, sont dorés : hauteur totale 16 pouces » (vente Randon de Boisset, 27 février 1777, n° 266, 650 livres à Julliot).

  • Cité dans la vente du comte du Luc, du 22 & 23 décembre 1777 :

« Deux Flambeaux, l’un représente un homme, l’autre une femme, tenant chacun sur une épaule un enfant qui porte sur sa tête une forte bobèche : chaque figure est assise sur un pied de goût mâle de bronze doré comme la bobèche. Hauteur 15 pouces 6 lignes. Ces deux flambeaux viennent aussi du Cabinet de feu M. Randon de Boisset, sous le numéro 266, page 117 de la première partie du Catalogue » (Vente du comte du Luc, 22 décembre 1777, n° 16 de 650 livres)

Une paire est décrite dans le catalogue de la vente de M. Selle en février 1761 par l’expert Pierre Remy (1715−1797). Acquise lors de la vente de l’orfèvre Claude ii Ballin (1661−1754) en décembre 1754, elle est alors attribuée à Ballin. Les pieds décrits « en rocaille et moulures » correspondent à la paire sans girandole de la Wallace Collection.

Bibliographie :

  • Michèle Bimbenet-Privat, Les Orfèvres et l’orfèvrerie de Paris au xviie siècle, tome ii, Paris, Commission des travaux historiques de la Ville de Paris, 2002, pp. 371–373.
  • Michèle Bimbenet-Privat, « Le maître et son élève : Claude Ballin et Nicolas Delaunay, orfèvres de Louis xiv », Bibliothèque de l’École des chartes, t. 161, 2003, pp. 221–239.
  • Yves Carlier, « Sur quelques modèles de flambeaux en usage à la cour de France au xviiie siècle », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n°2, 1999. pp. 60–65.
  • Martin Chapman, Marc Bascou, Michèle Bimbenet-Privat, Royal Treasures from the Louvre : Louis xiv to Marie Antoinette, San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, 2013, p. 42, cat. 12.
  • Comte de Caylus, « Vie de Corneille Van Clève, sculpteur », Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, publiés d’après les manuscrits conservés à l’École impériale des beaux-arts, tome ii, Paris, J.-B. Dumoulin, 1854, pp. 73–79.
  • Peter Hughes, The Wallace Collection. Catalogue of Furniture, iii, London, Wallace Collection, 1996, pp. 1193–1195.
  • Gérard Mabille, « Le mobilier d’argent de Louis xiv », Quand Versailles était meublé d’argent, Paris, Réunion des musées nationaux, 2007, pp. 78–79 ; fig. 65, 66 et 67 ; et pp. 234–235, cat. 9 et 10.
  • Jean Nérée Ronfort (dir.), André-Charles Boulle. Un nouveau style pour l’Europe (1642- 1732), Paris, Éditions Somogy, 2009, pp. 280–281.
  • François Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis xiv. Vol iii. M‑Z, Oxford, Cassirer, 1987, pp. 398–399, cat. 71, 72 et 73.

Hauteur : 42,5 cm – 16 ½ inches

Largeur : 20,5cm – 8 inches

Exemples identiques, collections actuelles :

  • Corneille Van Clève, Flambeaux, vers 1715, Londres, Wallace Collection (inv. F30)
  • Corneille Van Clève, Deux paires de flambeaux, Avignon, musée des Arts Décoratifs Louis Vouland.
  • Corneille Van Clève, Paire de flambeaux, vers 1720, collection particulière.

Exemples vraisemblablement identiques, collections du xviiie siècle :

  • Le 10 novembre 1702, l’orfèvre Nicolas Delaunay livre pour la chambre du Roi à Versailles six grands flambeaux d’argent vermeil doré représentant un homme portant un enfant.
  • En 1708, une deuxième série en vermeil est livrée pour Marly, l’orfèvre ajoutant un pendant sous la forme d’une femme assise.
  • Une paire de flambeaux du même modèle a appartenu à la marquise de Pompadour et figure dans sa succession. Ils furent acquis par son frère, le marquis de Marigny, et on en retrouve la description dans l’inventaire de la vente du marquis de Ménars (Marigny), 4 mai 1782 et jours suivants (provenant de sa sœur la marquise de Pompadour) :

« Une paire de flambeaux, supérieurement exécutés, & dorés d’or mat : le corps représentant un homme & une femme portant chacun un enfant sur leurs épaules. Hauteur 16 pouces. » (Vente Ménars, 18 mars 1782, n° 574 de 363 livres à Juban)

  • Collection Antoine Crozat, vente du 26 février 1772, n° 916.
  • Collection comte Louis ii Phélypeaux de Pontchartrain, vente de 1747.
  • Collection Randon de Boisset, vente du 27 février 1777, n° 266.

    Historique de ces modèles de flambeaux :

  • Dans la tradition de la grande orfèvrerie de Louis xiv, dont le mobilier d’argent était le fleuron et Nicolas Delaunay l’un des orfèvres, la première série de ces flambeaux en vermeil a été livrée le 10 novembre 1702 pour la nouvelle chambre du roi Louis xiv à Versailles par ce même orfèvre : « Six grands flambeaux d’argent vermeil doré représentant chacun pour le corps un homme nu assis sur un balustre […] et portant sur l’épaule un enfant tenant sur sa tête la bobèche ; […] posé sur un pied rond ciselé dessus de godrons tournants. »
  • Dès 1708, une seconde série, également en vermeil, est livrée pour Marly, l’orfèvre ajoutant alors un pendant sous la forme d’une femme assise.
  • Lors de l’inventaire après décès de Delaunay en 1727, une répétition en bronze est décrite.Une paire de flambeaux du même modèle a appartenu à la marquise de Pompadour et figure dans sa succession : « n° 574 une paire de flambeaux, supérieurement exécutés et dorés d’or mat. Le corps représente un homme et une femme portant chacun un enfant sur leurs épaules. Hauteur, 16 pouces. »  Ils furent acquis par son frère, le marquis de Marigny dont on trouve la description dans l’inventaire. »
  • L’attribution du modèle à Corneille Van Clève (1645−1732), beau-frère de Nicolas Delaunay, apparait dès le xviiie siècle. C’est ainsi que Pierre-Jean Mariette (1694−1774) associe le premier son nom à ces objets lors de la vente du comte de Pontchartrain en décembre 1747 :

    « Deux autres grands chandeliers de bronze, de 14 pouces de haut, dans l’un un homme, et dans l’autre une femme, ont chacun sur leurs épaules un enfant qui tient la bobèche du chandelier ; ils ont été exécutés sur les dessins du sieur Van-Cleve » (Vente du comte de Pontchartrain, début 1747, sans numéro de lot).

  • Une paire est décrite dans le catalogue de la vente de M. Selle en février 1761 par l’expert Pierre Remy (1715−1797). Acquise lors de la vente de l’orfèvre Claude ii Ballin (1661−1754) en décembre 1754, elle est alors attribuée à Ballin. Les pieds décrits « en rocaille et moulures » correspondent à la paire sans girandole de la Wallace Collection.
  • En 1772, ce même expert est chargé de procéder à la prisée de la collection Crozat de Thiers. Il décrit alors dans la galerie du rez-de-chaussée de l’hôtel de la place Vendôme une paire aux corps patinés suivant un modèle de Van Clève même si, lors de la vente de cette même collection, il l’attribue à l’Algarde, faisant probablement une coquille.

« Deux magnifiques flambeaux de bronze, composés l’un d’un homme qui tient un enfant sur son épaule ; l’autre, d’une femme aussi avec un enfant ; la bobèche qui est sur la tête de chaque enfant, & le pied qui sert de siège à chaque figure, sont dorés. Ces modèles sont de l’Allegarde » (vente Crozat, 26 février 1772, n°916, 430 livres).

  • L’attribution du modèle à Van Clève d’une paire patinée est confirmée par l’expert Julliot lors de la vente Randon de Boisset en 1777 :

« Deux flambeaux modèles de Van Cleve ; composés l’un d’un homme qui tient un enfant sur son épaule, l’autre d’une femme aussi avec un enfant ; la bobèche qui est sur la tête de chaque enfant et le pied qui sert de siège à chaque figure, sont dorés : hauteur totale 16 pouces » (vente Randon de Boisset, 27 février 1777, n° 266, 650 livres à Julliot).

  • Cité dans la vente du comte du Luc, du 22 & 23 décembre 1777 :

« Deux Flambeaux, l’un représente un homme, l’autre une femme, tenant chacun sur une épaule un enfant qui porte sur sa tête une forte bobèche : chaque figure est assise sur un pied de goût mâle de bronze doré comme la bobèche. Hauteur 15 pouces 6 lignes. Ces deux flambeaux viennent aussi du Cabinet de feu M. Randon de Boisset, sous le numéro 266, page 117 de la première partie du Catalogue » (Vente du comte du Luc, 22 décembre 1777, n° 16 de 650 livres)

Une paire est décrite dans le catalogue de la vente de M. Selle en février 1761 par l’expert Pierre Remy (1715−1797). Acquise lors de la vente de l’orfèvre Claude ii Ballin (1661−1754) en décembre 1754, elle est alors attribuée à Ballin. Les pieds décrits « en rocaille et moulures » correspondent à la paire sans girandole de la Wallace Collection.

Bibliographie :

  • Michèle Bimbenet-Privat, Les Orfèvres et l’orfèvrerie de Paris au xviie siècle, tome ii, Paris, Commission des travaux historiques de la Ville de Paris, 2002, pp. 371–373.
  • Michèle Bimbenet-Privat, « Le maître et son élève : Claude Ballin et Nicolas Delaunay, orfèvres de Louis xiv », Bibliothèque de l’École des chartes, t. 161, 2003, pp. 221–239.
  • Yves Carlier, « Sur quelques modèles de flambeaux en usage à la cour de France au xviiie siècle », Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n°2, 1999. pp. 60–65.
  • Martin Chapman, Marc Bascou, Michèle Bimbenet-Privat, Royal Treasures from the Louvre : Louis xiv to Marie Antoinette, San Francisco, Fine Arts Museums of San Francisco, 2013, p. 42, cat. 12.
  • Comte de Caylus, « Vie de Corneille Van Clève, sculpteur », Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, publiés d’après les manuscrits conservés à l’École impériale des beaux-arts, tome ii, Paris, J.-B. Dumoulin, 1854, pp. 73–79.
  • Peter Hughes, The Wallace Collection. Catalogue of Furniture, iii, London, Wallace Collection, 1996, pp. 1193–1195.
  • Gérard Mabille, « Le mobilier d’argent de Louis xiv », Quand Versailles était meublé d’argent, Paris, Réunion des musées nationaux, 2007, pp. 78–79 ; fig. 65, 66 et 67 ; et pp. 234–235, cat. 9 et 10.
  • Jean Nérée Ronfort (dir.), André-Charles Boulle. Un nouveau style pour l’Europe (1642- 1732), Paris, Éditions Somogy, 2009, pp. 280–281.
  • François Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries. The reign of Louis xiv. Vol iii. M‑Z, Oxford, Cassirer, 1987, pp. 398–399, cat. 71, 72 et 73.